L'Inde lance une campagne de sensibilisation intensive de 100 jours pour un Bharat sans mariage d'enfants
- Child Marriage Free World

- 5 déc.
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Le 4 décembre 2025, le ministère du Développement de la femme et de l'enfant du gouvernement indien a commémoré le premier anniversaire de l'initiative Bal Vivah Mukt Bharat (Inde sans mariage d'enfants) avec le lancement officiel d'une campagne intensive de sensibilisation de 100 jours, une campagne nationale visant à accélérer les progrès vers l'éradication du mariage d'enfants dans tout le pays.
La campagne, qui se déroulera du 27 novembre 2025 au 8 mars 2026, vise à mobiliser les citoyens, les institutions, les dirigeants communautaires et les gouvernements locaux afin de renforcer l'engagement collectif de l'Inde en faveur de la protection des droits de l'enfant.
La campagne se déroule en trois phases distinctes. La première consiste en une campagne de sensibilisation dans les écoles, les collèges et les universités afin de susciter le débat et de sensibiliser le public. La deuxième phase mobilise les chefs religieux, les représentants de la communauté et les organismes d'aide au mariage pour renforcer le soutien de la communauté. La dernière phase vise à encourager les Gram Panchayats et les districts municipaux à adopter des résolutions s'opposant formellement au mariage des enfants.
Le leadership exige une action collective

Lors de son discours à l'occasion du lancement de la campagne, Annpurna Devi, ministre d'honneur chargée du Développement de la Femme et de l'Enfant, a souligné les progrès constants de l'Inde dans la lutte contre le mariage d'enfants. Au cours des deux dernières décennies, le pays a enregistré une baisse de la prévalence de cette pratique, passant de 47,4 % à 23,3 %, grâce aux efforts soutenus du gouvernement et de la société civile. Un film projeté par le ministère lors de l'événement a montré que cette prévalence serait désormais estimée à moins de 15 %. Cependant, elle a insisté sur le fait que l'Inde doit poursuivre ses efforts résolus pour atteindre l'ODD 5.3, car le mariage d'enfants continue d'infliger des souffrances inimaginables aux filles en raccourcissant leur enfance et en limitant leurs perspectives d'avenir. Elle a souligné l'importance de l'approche globale et mobilisatrice de l'ensemble du gouvernement et de la société civile adoptée par la campagne, approche essentielle pour éradiquer des pratiques néfastes telles que le mariage d'enfants.

Pour appuyer ce message, Savitri Thakur, ministre d'État chargée du Développement de la femme et de l'enfant, a évoqué les multiples conséquences néfastes du mariage d'enfants, notamment les grossesses précoces et la rupture de la scolarité. Elle a souligné que l'éradication de cette pratique est la responsabilité non seulement du gouvernement, mais de tous les citoyens.
Qualifiant le mariage d'enfants de « crime contre l'humanité », Anil Malik, secrétaire du ministère du Développement de la femme et de l'enfant (MWCD), a appelé à une action collective renforcée. D'autres personnalités ont relayé cet appel, soulignant que l'éducation demeure l'un des outils les plus efficaces pour éradiquer cette pratique.
Voix du front
L'événement a été marqué par des témoignages poignants de responsables locaux qui œuvrent directement à la prévention du mariage des enfants.
Bhuwan Ribhu, fondateur de Fair Rights for Children et de la Campagne pour un monde sans mariage d'enfants, a qualifié les agents de prévention du mariage d'enfants (APME) de « véritables héros » de ce mouvement. Il a souligné l'importance du modèle des 3P : prévention avant protection, protection avant poursuites, et poursuites pour dissuader et prévenir. Rappelant à l'auditoire que le silence face à de telles injustices est une forme de violence, il a exhorté chacun à prendre ses responsabilités, individuellement et collectivement, avertissant que « si nous ne protégeons pas nos enfants aujourd'hui, rien de ce que nous ferons demain n'aura d'importance ».
Des experts de terrain, dont le Dr Bollineni Keerthi, présidente de Vasavya Mahila Mandali (Andhra Pradesh), et Usha Pattanayak, présidente du Ganiya Unnayan Committee (Odisha), ont également partagé leurs expériences et leurs défis en matière d'intervention dans les cas de mariage d'enfants au niveau communautaire.
Un engagement collectif
L'événement s'est conclu par un engagement solennel de tous les participants, rejoints par le ministre, à mettre fin au mariage des enfants, renforçant ainsi l'engagement commun du gouvernement, de la société civile et des communautés à sauvegarder les droits et l'avenir des enfants indiens.




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